GRÈVE DES TRANSPORTEURS À TIARET
Ce mouvement de protestation risque de paralyser toute la ville, comme en décembre 2004.
Les transporteurs exigent la révision de la nouvelle carte de transport par la direction de wilaya.
La grève des transporteurs urbains de voyageurs de la ville de Tiaret, qui a débuté timidement samedi dernier, a pris de l’ampleur le lendemain quand les usagers se sont vus pris en otage en recourant aux transporteurs clandestins, pour les uns, ou en s’abstenant tout simplement de rejoindre leur poste de travail pour les autres.
Dans un communiqué du bureau local de l’Organisation nationale des transporteurs algériens, il est fait état d’une mise en branle d’une grève illimitée qui risque de paralyser, comme en décembre 2004, tout le chef-lieu de cette wilaya. Soutenus par une autre déclaration du bureau de l’Union générale des commerçants algériens, les transporteurs ont mis en avant une série de revendications s’articulant principalement autour de la révision de la carte de transport des la ville de Tiaret, dont le parc habituellement utilisé ne présente qu’une sombre tache pour l’environnement urbain. Il va sans dire que cette assiette, envahie par une nuée de commerces informels, devient incompatible avec le statut de parking, d’autant qu’un projet d’envergure, le groupe urbain, tend à se finaliser aux alentours. Ces derniers évoquent l’absence de commodités d’accueil au niveau des places offertes par les autorités locales, un argument relevant d’une aberration quand on sait que le parking utilisé jusqu’à ce jour est démuni du moindre accessoire sinon l’exiguïté, une aubaine pour les spécialistes des pickpockets et autres agressions. Pour sa part, la directrice des transports ne trouve pas à redire sur cette décision qu’elle juge irrévocable dans la mesure où aucune autre alternative ne s’offre à ses services, et encore moins au wali de Tiaret, pour mieux réorganiser le cadre de vie en milieu urbain. Répondant au caractère inattendu de cette décision, comme le prétendent les transporteurs, Mme Benmechta contredira cette version en précisant que leur “syndicat” a été avisé à l’avance. Cette dernière, parlant de la nouvelle carte des transports urbains de voyageurs, a affirmé que cinq points sont concernés par cet agencement qui touchera 249 véhicules dont 93 minibus.
S’agissant des bus assurant le circuit à travers la ville de Tiaret, ils s’illustrent par 596 places offertes pour plus de 6 500 passagers par jour. Quant à ceux qui assurent la navette entre la banlieue et la ville, Mme Benmechta soutiendra que toutes les conditions leur sont réunies dans l’immédiat, en attendant le confort escompté par l’instauration d’autres commodités telles que les abris- bus, toilettes publiques, etc. Par ailleurs, cette responsable nous révélera que les pouvoirs de son département seront affermis, à l’horizon 2007, par la remise en état de la voie ferrée, l’implantation d’une nouvelle gare routière et l’édification d’une salle d’accueil plus spacieuse au niveau de l’aéroport Abdelhamid-Boussouf de Aïn Bouchekif. En outre, il est attendu, selon la directrice, la création d’une entreprise publique autonome qui sera dénommée Entreprise de transport urbain (ETU), dans trois ou quatre mois, dotée de bus plus spacieux. Elle débutera avec une dizaine de véhicules avant d’atteindre une trentaine comme souhaité.